Un site Web sombre répertorie les espions russes, les prêtres et d’autres “menaces contre l’Ukraine” – World News

Alors que les tensions atteignent un point d’ébullition au milieu de l’invasion potentielle de la Russie, des noms continuent d’être ajoutés à une base de données orwellienne appelée “Myrotvorets” accusée d’être une menace pour l’Ukraine

Un site Web nommé et honteux répertorie toutes les personnes considérées comme une menace pour la sécurité nationale en Ukraine – y compris un co-fondateur de Pink Floyd.

La base de données orwellienne “Myrotvorets” – qui se traduit par “pacificateur” – répertorie, entre autres, des espions, des prêtres, des procureurs et des journalistes jugés par un panel caché pour avoir commis des “actes délibérés” contre la nation.

Qu’il soit prouvé qu’il est coupable ou non, la liste noire en ligne dénonce ceux qui sont inclus comme collaborateurs pro-russes – certains finissant par mourir.

Cela survient alors que des parachutistes russes d’élite ont été vus déplacés près de la frontière ukrainienne au milieu des craintes d’une opération militaire pour occuper la capitale nationale Kiev.

Un train avec les troupes d’élite russes et leur équipement a été repéré se déplaçant vers l’ouest à travers la région de Briansk, qui borde à la fois l’Ukraine et la Biélorussie, vers la zone de guerre potentielle.

Près de 130 000 militaires ont déjà été dépêchés par le Kremlin au nord et à l’est de leurs anciens alliés soviétiques.

Et avec la montée de la menace de guerre, rien ne peut dispenser le nombre rapidement croissant d’individus accusés par les Myrotvorets d’être répertoriés.

Les crimes énumérés vont des actes de propagande ou de guerre à ceux qui ont offensé la sensibilité politique ou populaire ou ont utilisé la « mauvaise » langue vernaculaire.

Mais peu importe, tous les noms – qui totalisent environ 187 000 – sont affichés côte à côte avec leurs données personnelles publiées à côté des actes répréhensibles supposés commis.

L’une des dernières entrées est le procureur en chef adjoint d’Ukraine, Oleksiy Symonenko, accusé d’avoir fait passer une “accusation fabriquée” dans l’affaire contre l’ex-président Petro Porochenko.

D’autres incluent des criminels de guerre et des agents du service de renseignement russe FSB, ainsi que Roger Waters de Pink Floyd qui a affirmé que la Russie avait plus de droits sur la Crimée que l’Ukraine.

L’écrivaine et critique biélorusse Svetlana Alexievich, lauréate du prix Nobel, a été accusée d'”incitation à la division interethnique” après avoir suggéré que certains Ukrainiens de souche avaient aidé les nazis à tuer des Juifs pendant la Seconde Guerre mondiale.

Cinq cents fonctionnaires ukrainiens-hongrois sont également nommés et humiliés car l’Ukraine interdit la double nationalité, le site les qualifiant de “séparatistes” et de “traîtres”.

Le site Web a été lancé en 2014 à la suite d’une rencontre entre l’homme politique ukrainien George Tuka et un ancien membre du service de renseignement de l’État, SBU – connu sous le pseudonyme de “Roman Zaitsev”.

Tuka nie que le site bénéficie d’un financement public ou qu’il soit contrôlé par le service de sécurité ukrainien SBU, affirmant plutôt qu’il vise à “nettoyer” de manière indépendante le pays de tout sentiment ou activité pro-russe.

« Le problème que nous avions en 2014 est le même que nous avons maintenant : d’anciens policiers, d’anciens militaires et certaines personnalités politiques, dont les convictions restent pro-russes », a déclaré Tuka au Times.

“Certains se sont déplacés géographiquement vers l’est de l’Ukraine et la Russie. Certains vivent parmi nous.

“Il n’y avait pas de base de données officielle consolidée contenant leurs noms. Myrotvorets a été créé pour combler cette lacune.”

Il a poursuivi en disant que la mission du site a « changé » ces dernières années avec de plus en plus de noms ajoutés, en particulier ceux qui « protègent le récit de la Russie ».

Il a ajouté qu’il était regrettable qu’aucune loi ukrainienne n’interdise les partis ou les récits pro-russes.

Mais avoir votre nom sur la liste pourrait conduire à plus qu’une simple exposition avec plusieurs meurtres survenus quelques jours après l’apparition des victimes sur Myrotvorets.

Le politicien ukrainien Yevheniy Murayev, qui a été accusé ce week-end par les agences de sécurité britanniques d’avoir été préparé par le Kremlin pour potentiellement diriger une administration post-invasion à Kiev, a été répertorié et a déclaré qu’il y avait une certaine peur.

Il a déclaré: “Les personnes inscrites sur Myrotvorets peuvent finir par mourir.

“Il y a une menace, un risque qui consiste à tomber par la fenêtre ou à devoir fuir le pays.

“Je suis conscient de cette menace, mais je vis avec le risque.”

Deux personnalités pro-russes, le publiciste Oles Buzina et le législateur Oleg Kalachnikov ont été abattus à Kiev en avril 2015 peu après la publication de leurs informations personnelles.

Tuka nie qu’il y ait eu un lien avec le site.

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